Photos de chats morts [PV/Izaya]

Izaya, Orihara Izaya. Un nom qui restait imprimé dans son esprit depuis plusieurs années déjà. Il avait désormais du mal à penser à Shizuo sans penser à cet homme dont il ne connaissait pas grand-chose finalement. C’était une contamination lente qui avait commencé durant son adolescence. A cette époque où il commençait à peine à lâcher un peu son frère et à commencer à vivre sa vie de son côté. Lorsqu’il rentrait de son lycée, il était souvent blessé, ou bien très en colère. Il n’avait que ce nom à la bouche, qu’une motivation, le tuer. Comment quelqu’un pouvait être détestable au point de mettre son frère dans cet état ? Shizuo s’énervait très facilement, et Kasuka lui-même l’avait déjà mit hors de ses gonds plusieurs fois, mais la différence était sensible. Jamais Shizuo n’avait eu de désir de tuer un autre être humain. C’était la première fois.

Il l’avait déjà croisé plusieurs fois. Quelque chose l’avait frappé. Ce sourire… Il avait quelque chose d’assez effrayant sans qu’il ne puisse déterminer pourquoi. Pourtant il n’avait pas peur de lui. Quelque chose lui disait qu’Izaya était le genre de personne qui réfléchissait avant d’agir, à l’opposé de son frère qui agissait sous l’impulsion. Et en y réfléchissant, Izaya devait se rendre compte qu’il avait beaucoup plus à perdre qu’à gagner en s’en prenant à Kasuka…

Le garçon au visage sans expression pensait souvent à Izaya soit à cause de sa rancœur lorsqu’il pensait à Shizuo, soit parce qu’il savait qu’un jour il aurait besoin de lui. Ce jour était arrivé. Il aurait pu engager n’importe quel détective privé alors pourquoi un petit informateur de pacotille qui adorait embêter son aîné ? Cet homme était sans doute le mieux qualifié pour soutirer des informations aux gens et surtout, il était connu pour être la personne à en savoir le plus sur les habitants d’Ikebukuro. Il avait également besoin de quelqu’un qui ne vendrait pas les informations à la presse, qui n’ébruiterait rien… Pour ça, c’était plus difficile de lui faire confiance, mais avec quelques menaces peut-être qu’il serait convaincu.

Mais que s’était-il donc passé pour que Yuhei Hanejima aie besoin de recourir aux services d’Izaya ? Cela faisait plusieurs jours, mais il n’en avait parlé à personne. Tout avait commencé par une présence dans son dos, quand il rentrait chez lui, quand il était seul, qu’il faisait sombre. Puis le même sentiment en plein jour, et même des fois en plein tournage. Il ne s’était pas laissé déconcentrer mais il savait qu’il était là. Puis des menaces dans sa boite aux lettres, accompagnées de photos de chats morts. Quelqu’un qui voulait s’en prendre à Yuiga ? Le lendemain il avait reçu une photo de Shizuo, sans la tête. Le papier n’était même pas découpé proprement, il était déchiré grossièrement, à la hâte. Il avait du mal à comprendre ce que voulait celui qui lui faisait ça… Ses hypothèses allaient du fan dérangé qui veut se faire remarquer par son idole à une réelle menace contre sa famille. Il ne ressentait pas de peur, seulement un certain agacement. Il avait l’impression d’être étouffé, de ne plus pouvoir faire ce qu’il voulait chez lui, comme si chacun de ses gestes était surveillé, comme si on le jugeait sans arrêt, attendant le faux pas.

Ce matin là, en ouvrant la boite aux lettres, il ne trouva qu’un petit morceau de papier avec une adresse internet. Il allait la jeter à la poubelle, mais finalement se décida à l’entrer tout de même dans son navigateur, quitte à risquer le virus informatique. Il comprit la situation quand il vit des photos privées de lui sur un site public. Il rassembla tout ce qu’il avait gardé en rapport avec cette personne qui l’enquiquinait et bien sûr Yuiga, qu’il ne laisserait pas dans un appartement où quelqu’un de dangereux pourrait entrer en son absence.

Avoir un rendez vous avec Izaya n’avait pas été trop difficile, il ignorait si c’était parce qu’il était le frère de Shizuo, si c’était parce qu’il était Yuhei Hanejima ou si c’était toujours ainsi. Quelques coups de volants dans une de ses voitures de sport et il était à Shinjuku, quelques marches plus tard et il était devant la porte de l’appartement, le chat dans les bras. Il frappa à la porte. Personne ne savait qu’il était ici. Etait-ce une bonne chose ?

[OOC: Je l'ai fait, je l'ai fait, je l'ai fait! et je suis resté sur ma première idée comme tu peux voir...Désolé pour le titre morbide. Maintenant dodo.]

Kasuka-kun & moi

« Une star, c'est quelqu'un qui travaille dur pour être connu et qui, ensuite, porte des lunettes noires pour qu'on ne le reconnaisse pas. »Fred Allen

CRÉDIT - CSS

L'amour.
Il est amusant de constater que tout nait ou se rapporte à ce sentiment.
Pas l'amour comme la plupart des individus le voit, non l'Amour avec un grand A.
L'amour fait partie intégrante de nous et engendre son contraire.
Amour passionné, amour fusionnel, amour amical, amour familial, amour du savoir,
amour de l'humanité, amour envers les autres êtres vivants, amour envers ce qui
nous plait matériellement et immatériellement....etc. Remarquons que ce qui fais
notre caractère unique et nous rend différent, fait varier du même coup notre
amour et celui d'autrui et amène avec lui la haine. Protection, jalousie,
possessivité, vie, qu'elle rende nos sentiments ou nos agissements négatifs ou
positifs il n'en reste pas moins qu'elle est l’élément fondamental de toute chose.
Et que c'est aussi celle-ci qui va insuffler la volonté d'aller voir un informateur
à certaines personnes. Et ce fut le cas en cette belle matinée.
Un matin qui aurait du sembler comme les autres, d'ailleurs un client n'était que
commun pour l'informateur qui pouvait tout aussi bien en recevoir une dizaine par
jour que d'avoir un jour extrêmement calme sans le moindre humain à aider...
tragique. Il s'était comme toujours installer sur l'ordinateur presque dès son réveil
puis s'était relevé de son siège se rappelant qu'il fallait tout de même s'occuper
du reste c'est à dire les gestes quotidiens du matin puis une fois prêt à accueillir
un éventuel client, car il ne s'agirait pas d'offrir un accueil "matinal" comme le
décrivent les fameux dictons "lever du pied gauche" ou "avoir la tête dans les
chaussettes". Izaya Orihara ne peut se permettre la moindre erreur, ce serait
contraire avec l'atmosphère qu'il veut donner à son appartement; oui
l'environnement est essentiel pour quiconque rentrerait ici, même s'il peut être
perçu différemment selon les individus. L'informateur travaille donc 24h/24 ou
presque, ne s'accordant que peu de sommeil -ne vous en inquiétez pas il est
désormais habituer- et 7j/7. Il est vrai que grâce à son employée Yagiri Namie-san
il peux s'accorder davantage de temps libre et sait approximativement quand se
déroule ses rendez-vous. Après tout, il a aussi appris à organiser son emploi du
temps, sa réputation est telle que ses chers humains doivent en passer par
l'agenda et parfois réserver sa place une semaine voir 15 jours à l'avance durant
certaines périodes.
Ce matin-là il savait qu'un nouveau client allait venir puisqu'il avait bien pris
rendez-vous avec lui mais le plus étonnant c'est qu'il ne savait pas qui? Étrange?
Il l'a lui même voulu, il est parfois d'humeur à arrêter Namie dans son énumération
de rendez-vous pour la prochaine journée en esquissant un léger sourire et en
expliquant simplement qu'il souhaite garder la surprise. Les humains ont de plus
en plus de difficultés à s'extasier ou s'enthousiasmer du monde qui les entoure,
tout deviens d'un banal affligeant, on colle une simple étiquette que cela soit sur
les choses comme sur autrui. Peu à peu on perd son âme d'enfant qui découvrait le
monde pour la première fois et applaudissait à la vue de tout ce qu'il croise ou
presque. Pourtant nous étions bien l'une des espèces les plus surprenante de par
notre esprit sur-développer nous permettant de toujours plus améliorer nos
conditions de vies, inventer, innover et en apprendre sur nous-même et le monde.

TOC TOC TOC.
Saviez-vous que chacun à une manière bien à lui de frapper à sa porte?
L'informateur s'amuse donc à mémoriser et tente de deviner si ce quelqu'un était
un ancien ou un nouveau client. Il faut également savoir que la façon de toquer ne
dépend pas du caractère mais aussi de l'appréhension qu'à l'individu devant la
porte avec le propriétaire de la maison, la façon dont il conçoit la séance qui va
suivre et également sa motivation quant à régler son problème dans ce cas là
précis. Il faut considérer tout les facteurs comme important dans l'influence de cela.
Comment ça cela est stupide de prendre autant d’intérêt à un simple de porte?
Haha point du tout, c'est sur cela qu'on peut s'amuser à jouer et adapter son
comportement et sa façon de recevoir autrui; ne négliger aucun détail. Ce dont il
est sûr c'est que ce n'était pas un ancien client....pour ce qu'il s'agissait de son
caractère il était difficile de le retranscrire...tout simplement parce que cela sonnait
creux...comme une cruche vide que l'on aurait fait teintée. Non pas que cette
personne était Shizu-chan avec une intelligence que l'on pourrait presque qualifiée
d’inexistante mais plutôt comme une volonté d'être dénuée d'expression,
de sentiment. Enfin volontairement? Mmm oui et non peut-être simplement
une appréhension d'avoir Orihara Izaya face à soi.

Heiwajima Kasuka

Voilà le nom qui lui venait en tête et lorsqu'il déclara "entrez" il ne fut pas étonner
de voir sa réponse correcte se matérialiser non sans esquisser un petit sourire. Le frère cadet des Heiwajima qui venait réclamer ses services, surprenant il devait dire et comme il aimait les choses inattendues cela le rendait de merveilleuse humeur. Son petit chat dans les bras il n'en fut que plus heureux; s'il y avait bien un point commun entre les deux hommes présent, c'était bien leur amour pour les chats même si celui de l'idole était plus centré sur son chat Yuiga...doku...quelque chose, un nom vraiment trop long. Une sorte de médicament, de remplacement de son cher frère; la question est "comment peut-on remplacer un être humain par un animal?" N'est-ce pas se voiler la face, un chat ne sera jamais rien de plus qu'un chat même si ses bébêtes sont particulièrement attachante. Cependant ce n'est que trop simple d'aimer les animaux à contrario d'autrui: ils ne peuvent communiquer clairement avec nous, ne nous contredisse jamais, non pas notre esprit donc certains défauts qui s'apparente à l'Homme enfin inutile d'argumenter là-dessus, cela n'était pas le sujet qui nous intéresse ici.
Ce qui est plus intéressant encore c'est le monde d'illusion dans lequel vit cette star adulés de tous. L'illusion que beaucoup de stars se forgent: d'ailleurs stars signifie étoile souvenez vous en car cela signifie une certaine inaccessibilité qu'ont les gens ordinaires -qui ne sont pas des vedettes- de s'en approcher réellement tout comme l'amour des autres pour elle....ou simplement parce que ce sont des étoiles. Oui l'illusion du "on m'aime pour moi" hahaha quel grave erreur. Ne joue-t-il pas continuellement une sorte de rôle? C'est un peu ça le marketing, créer des personnages différent pour que cela plaise aux gens, au final c'est une bonne tactique mais les stars ne sont que des "marchandises" que l'ont se sert pour amasser le plus d'argent possible et eux avec. Pourquoi croyez vous qu'il y ait autant de soucis dans leur vie privée? Non seulement ils n'ont plus de temps à se consacrer à celle-ci mais en plus, les personnes dites "ordinaires" qui les côtoient, voient souvent leurs fantasmes se briser en même temps que le masque des stars. Les seuls personnes qui peuvent comprendre et voir les vedettes tels quelles sont s'en voir ses rêves s'effondrer ou profiter de l'argent de celles-ci sont les individus du même milieu qu'elles. Pourtant on pourra toujours voir des ruptures brutales, des coeurs solitaires, c'est une sorte de sacrifice que prend toutes idoles: au final elles seront toujours seules de par leur statut surélevé. Si ce cher acteur Yuhei Hanejima devait trouver son âme soeur, cela ne marcherait qu'avec une personne du show-business...Ce n'est pas qu'il soit pessimiste, après tout il y a des cas très rares qui réussissent à trouver "la perle rare" mais la pression des paparazzis et tel que cela à tendance à mal se finir.

L'informateur alla donc vers le coqueluche de ces chers humains et lui serra chaleureusement la main en souriant agréablement comme il savait si bien le faire pour recevoir un client et le mettre un peu plus en confiance. Il fit un léger inclinement de la tête en partant dans la normalité de ce qui s'appelle les phrases "d'approche, de convenance ou de politesse" comme le "bonjour, merci, aurevoir..." en un peu plus développé tout de même

-Bonjour Heiwajima-san. Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas vus mais installez vous je vous pris. Vous désirez quelque chose à boire? Café? Thé peut-être? J'ai également du lait pour vous ou votre chat.

L'homme lui montrant le canapé en cuir -qui semblait particulièrement confortable et sobre- resta debout pour l'instant comme prêt à servir son hôte si dans le besoin et allait attendre sagement que la star prenne la parole pour expliquer son recours à lui.

Chose étonnante que des êtres humains s’attachent à des animaux au point de les considérer comme un membre de leur famille. Dans le cas de Yuigadokusonmaru, c’était encore un chaton et il était plutôt expressif et capricieux et Kasuka le trouvait d’autant plus attachant comme ça. Il faisait très clairement une analogie entre Shizuo et Yuiga. Les deux n’avaient pas grand-chose en commun mis à part leur goût pour le lait et le fait d’avoir une grande importance dans la vie de l’acteur. Avec Yuiga c’était toujours plus facile qu’avec Shizuo. S’il faisait quelque chose de déplaisant, le chaton montrerait les dents, au pire il griffait, c’est tout. Avec Shizuo, il se prendrait un réfrigérateur sur le nez. Il y avait aussi l’affection physique…Beaucoup plus facile de câliner un chat et de le laisser se frotter à vous que de faire ça à Shizuo. La vérité c’était que Kasuka avait très souvent eut envie de serrer son frère contre lui, mais il ne l’avait jamais fait. Pudeur, peur d’être repoussé, désir de s’effacer, de ne pas montrer ses faiblesses.

On peut facilement trouver des points communs à Izaya et Kasuka, outre l’amour des chats, le fait qu’ils ne dormaient pas beaucoup par exemple. Le travail de Kasuka était bien différent de celui de l’informateur, cependant lui aussi avait des nuits très courtes. Mais son visage ne semblait pas prendre les marques de sa fatigue et si on le maquillait avant qu’il rentre sur le plateau de tournage, c’était plus pour faire professionnel que pour masquer un défaut de grain de peau. Enfin, tout dépendait des rôles. Pour Carmilla Saizo, il se souvenait de longues matinées au maquillage et à l’habillage. Son corps était totalement blanchi avec du maquillage pour le rendre un peu plus cadavérique et les tenues de tournage changeaient presque chaque jour. Du costume trois pièces aux vêtements de ninja.

Bref, ce jour là, il venait sans maquillage, sans artifices. Il n’était pas Yuhei, il était Kasuka. Il avait mit des vêtements qu’il aimait, toujours colorés, cintrés, qui lui donnaient l’air élégant sans être pour autant extravagant. Il avait à peine pris le temps de se brosser les cheveux mais ils s’étaient mit en place tout seuls, comme s’ils étaient doués d’une intelligence propre.

Le cadet Heiwajima arrivait à faire la différence entre lui, Kasuka, et Yuhei. Il n’était pas schizophrène non. Mais il savait que le pseudonyme était la seule chose qui lui permettait d’être vraiment expressif. Et il savait, aussi paradoxal que cela puisse paraître, qu’il n’était lui-même que lorsqu’il jouait un rôle. En jouant un humain, il devenait un humain, il pouvait ressentir les émotions, les vivres bien plus fort que lorsqu’il était dans son état normal, ce qui rendait son jeu particulièrement expressif. C’était triste, c’était sa malédiction. Condamné à toujours être un autre pour être lui-même. Pleurer, par exemple. Il était incapable de pleurer… Pourtant, devant une caméra, les larmes coulaient toutes seules. Il comprenait que les gens aiment Yuhei et délaissent Kasuka.

Revenons à nos chats morts. L’acteur avait lui aussi avait une supposition juste avant d’ouvrir la porte. Il s’attendait à retrouver ce sourire. Horizon d’attente atteint. Izaya n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’il avait pu l’apercevoir. Par contre il lui paraissait plus petit. Peut-être que même si on les avait collés dos à dos pour les mesurer, Kasuka aurait été le plus grand des deux. Etait-ce lui qui avait grandit ? Ses souvenirs flous qui avaient transformé la perception qu’il avait de cet homme en le rendant plus grand que ce qu’il était en réalité ? Peu lui importait au final. Ce n’était aucunement la taille d’Izaya qui l’impressionnait. C’était sa façon de sourire. Même s’il se voulait rassurant, il y avait quelque chose de dérangeant dans ce sourire. Il évita de s’attarder dessus, préférant de toute façon le regarder droit dans les yeux. Ses yeux à lui étaient toujours aussi vides, aussi vides que son toquement que l’informateur avait soigneusement analysé pour pouvoir deviner qui se trouvait derrière sa porte… Il ne signifiait rien, ne laissait rien transparaître. Il serra sa main en retour, mais là aussi, sans énergie, sans émotions, le genre de poigne qu’il offrait à n’importe qui.

Ce qui l’étonnait le plus c’était la politesse dont l’informateur lui faisait part. Comment cet homme pouvait appeler son frère Shizu-chan et l’appeler lui Heiwajima-san ? Rien ne transparaissait, mais il était étonné. Il ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose d’ailleurs. Il hocha la tête en réponse et entra dans l’appartement, lâchant sa main pour câliner le chat qui semblait assez curieux pour vouloir explorer les lieux et donc s’échapper de ses bras. Du lait pourrait le tenir tranquille certainement.

« Du lait, pour tous les deux. Merci Orihara-san. »

Il prit la direction du canapé désigné par Izaya et s’assit, prenant le chat sur ses genoux, le caressant machinalement en regardant la pièce. C’était lumineux. Moderne. Bien rangé. Il n’avait pas essayé d’imaginer l’appartement de l’informateur, mais s’il avait essayé, il n’aurait sans doute pas du tout imaginé ça agencé de cette façon là. Le seul détail qui pouvait refléter un peu la personnalité de l’occupant était ce jeu de plateau avec différent pions sortis de jeux différents. Ça, c’était Izaya. Au moins, l’idée qu’il s’était fait de lui au travers des récits qu’il avait entendu à son sujet. Il n’avait pas la prétention de pouvoir se faire sa propre idée encore.

Lorsqu’il revint avec le lait, Kasuka hocha de nouveau la tête pour le remercier. Il posa Yuiga sur le sol, le laissant boire son propre lait et sortir la pochette de sa poche. C’était une simple enveloppe craft dans laquelle il avait rangé toutes les « pièces à convictions ». Les lettres anonymes menaçantes, les photos de chats morts, l’adresse du site internet sur lequel figuraient les photos de lui dans son appartement et un double de ses clefs. Il avait volontairement omit de mettre la photo de Shizuo sans tête. Il lui montrerait peut-être, selon l’attitude qu’Izaya avait durant la suite de leur entretien.

« Je me fais harceler. Ça fait presque deux semaines… ça a commencé par les lettres anonymes, mais je ne me suis pas inquiété, ce n’est pas la première fois. Puis, les chats. Et là, ce matin, cette adresse internet...La personne qui fait ça rentre dans mon appartement. Il y a des caméras chez moi et très certainement des micros, mais je ne sais pas où, je n’ai pas pris le temps de chercher. Elle me suit aussi, mais je ne l’ai jamais vue. Mais je sens son regard sur moi. »

Il lui donna la pochette pour qu’il puisse constater par lui-même et prit son verre, buvant une gorgée avant de reposer le verre et de plonger de nouveau son regard dans le sien.

« Je me fiche de savoir qui c’est… Je veux juste qu’il me laisse tranquille. Peut-être lui faire peur suffira… Par contre, j’ai besoin d’une entière discrétion. Personne ne doit savoir. Je suis prêt à payer, votre prix sera le mien. »

Kasuka-kun & moi

« Magnifique et dangereux métier de l'acteur qui consiste à se perdre, puis à se retrouver. »
François Mauriac

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Un hochement de tête, une poignée de main, des pas qui résonnaient presque comme un écho...vide entièrement vide...Un être humain ou simplement une simple poupée de cire? Il avait beau avoir fait souffrir le barman, son cher frère ne témoignait aucune animosité envers lui...quel déception. "Kasuka" ne laissait transparaitre ni colère, ni inquiétude, ni tristesse....quel être platonique...rien que de pensée à Shizu-chan ne pouvait que rendre l'informateur satisfait de pouvoir à plein temps transformer cet homme de famille inexpressive en une bête assoiffée de son sang haha~ Mais il était vrai que le brun ne s'était jamais intéressé réellement à la star et n'avait jamais eu l'idée de s'en prendre à lui pour toucher le colosse. Cela lui avait effleuré l'esprit, bien entendu mais non seulement c'était bien trop bas et Orihara Izaya avait bien plus de dignité que toucher à la famille de celui-ci mais en plus cela se serait révéler très dangereux et ce sur plusieurs plans. Ne parlons même pas du fait que ces "sœurettes" idolâtre cette star. Il lui arrivait de "s'amuser" en forçant l'homme le plus fort d'Ikebukuro à sortir de sa cachette pour protéger son frère, savant parfaitement bien que cela ne lui poserait aucune difficultés...ou plutôt...que rien de malheureux n'arriverait au cadet hehe...
Malgré l'inexpressivité du jeune homme, il arrivait à deviner les multiples questions qui devaient envahir son esprit et qu'il tentait (en vain) d'ignorer. Il accéda à sa requête s'étant douté dès le départ de ce que la star allait prendre....il était bien comme le barman....le lait, hein? Parfois de simple choses anodines peuvent cacher un plus terrible secret. Après avoir servi le jeune homme il attendit s'asseyant légèrement sur son bureau ou plutôt se retenant contre et écouta le récit qui ne mit pas longtemps à venir. C'était amusant de constater que l'expression de l'informateur devenait plus sérieuse et plus "à l'écoute", un boulot merdique mais si intéressant qu'il prenait particulièrement à cœur et même si ses capacités intellectuelles lui permettait de faire autre chose, il refuserait catégoriquement car rien ne lui allait mieux que celui là.

Une histoire banale comme on en voit tout les jours chez les "peoples", à quoi s'attendait-ils? Tout n'est pas rose, comme dans toutes professions il y a des points noirs et il faut savoir ce que nous encourons à chacune de nos décisions. Paparazzis, fans hystérique et hors de contrôles, partenaire amoureux intéressé, stalkeurs qui peuvent en vouloir à votre vie, plus aucune vie privée; voilà les plus grande parties des aspects négatifs d'une idole et ça ce cher Kasuka-kun l'avait accepter en devenant cela. On aurait presque pu dire qu'il s'était vendu au public, maintenant la star pouvait être un bol, un t-shirt, une marque de lotion capillaire, un logo de produit de publicité, peut-être même simplement acheté pour sa beauté que pour ces talents tant que ça fais du profit et des bénéfices tout est bon pour le business. Hahaha enfin il n'y avait pas de quoi se moquer puisque tout les êtres humains se vendaient en quelque sorte, même Izaya, il se vendait pour ceux-ci, après tout il est leur sauveur. Cependant cet homme face à lui n'était pas comme son frère, il était loin d'être stupide et il savait bien tout cela....il se ficherait bien qu'on le surveille....non on a touché quelque chose de plus important pour lui pour qu'il veuille faire appel à l'informateur....comme le blond.
C'est très vilain de ne pas tout lui dire, oui son client ne disait pas tout et le brun à besoin de tout savoir pour pouvoir aider convenablement celui-ci. Il pris la pochette que lui tendit la star en le remerciant d'un signe de tête et le consulta laissant un instant de silence s'installer avant de reposer le dossier sur la table en verre face à Kasuka. Il s'installa cette fois sur un fauteuil face à lui et pris la parole.

-Ce dont vous semblez me parler ressemble à un corbeau mais il me faudrait plus de précision. Avant ces deux semaines avez-vous eu un problème avec votre entourage, une fan ou un journaliste? Avez-vous des ennemis qui pourrait en vouloir à votre vie ou celle de vos proches? En tout cas cela ne semble pas un amateur s'il a réussit à rentrer chez vous. Un corbeau a toujours un objectif en tête...vous l'as-t-il communiquer? Une somme d'argent? Vous savez il va me falloir beaucoup plus d'information que cela et si vous ne me dites pas tout comme vous persistez à le faire je crains de ne pouvoir assurer pleinement votre sécurité et en particulier celle de votre entourage. Vous n'avez pas à vous inquiéter de ma discrétion quant au prix il dépendra entièrement de vous, plus vous me donnerez de détails, plus ma tache sera aisée.

[Hrp: J'me rattraperais pour le prochain post cette fois je ferais en sorte de l'enregistrer d'abord avant d'envoyer ça m'éviteras de le perdre et devoir tout recommencer hahum]

Izaya se serait attendu à plus de réaction de la part de Kasuka sachant qu’il était le tourmenteur de son frère ? Hm, oui, mais non, c’est croire qu’on peut arracher facilement une émotion au jeune acteur, c’est se fourrer le doigt dans l’œil quoi. Même s’il était très énervé contre lui, il ne laisserait jamais rien paraître… De toute façons, la colère n’est pas forcément une émotion qu’il est préférable de montrer, même pour quelqu’un de normal. En général cela ne faisait qu’envenimer les situations, le mieux était de rester calme, impassible, et c’était bien souvent comme ça qu’on obtenait gain de cause. Mais est-ce qu’il était même en colère contre lui ?

L’actuel état de ses sentiments envers l’informateur était plutôt confus. Ça ressemblait plus à de l’agacement qu’à de la colère sans doute. Il aurait très bien pu être complètement indifférent à cet homme là si seulement il ne s’attachait pas à prendre à Shizuo tout ce qu’il essayait de construire. En fait… quel âge avaient-ils ? 24 ans ? Ça commençait à faire un peu vieux pour jouer au chat et à la souris dans les rues d’Ikebukuro. C’était bien quand ils étaient adolescents, enfin, non, pas pour Kasuka, voir son frère blessé lui faisait toujours mal au cœur, même s’il savait qu’il finirait par guérir. Mais maintenant ? Quel était le sens de tout ça ? « Les jeux qu’ils soient d’enfants ou d’adultes ont souvent des fondements sérieux. » Il avait lu ça, un jour, quelque part. Peut-être qu’il finirait par se calmer. Il prendrait des nouvelles de temps en temps, à travers Shizuo. Et si Shizuo ne lui en parlait pas, il aurait toujours le doute de savoir si c’est parce qu’il ne voulait pas l’inquiéter ou parce que l’informateur avait vraiment arrêté de le chercher.

Bref, quand on vient demander de l’aide à l’ennemi juré de son frère il vaut mieux de toutes façons refouler les sentiments négatifs qu’il vous inspire, sinon on ne peut pas faire quelque chose d’efficace et de constructif. Et en plus, il ne connaissait pas Izaya pour juger le pourquoi du comment. Il avait surement ses raisons pour être insupportable. Lui aussi, l’était, à sa manière, ce qui expliquait aussi pourquoi il était si seul, et pourtant, il n’était pas un gros salopard… Il était juste différent, vide comme dirait l’informateur, mais bon, plein aussi, plein de connaissances de toutes sortes qui prenaient un bon pas sur sa personnalité, c’est sûr. Peut-être qu’Izaya était lui aussi juste différent ?

Kasuka resta un long moment à regarder l’informateur avant de reposer les yeux sur Yuiga qui buvait tranquillement. Par mimétisme mais aussi parce qu’il avait parlé beaucoup d’un coup, il éprouva le besoin d’en boire lui aussi et reprit son verre pour en boire une bonne moitié pendant que son collaborateur examinait les pièces à convictions. Il l’écouta, attendant le verdict. Et il comprit. Il comprit pourquoi la réputation d’Izaya était aussi étendue alors qu’il était si jeune. Son visage restait fermé, n’exprimait rien, mais il était quelque part bluffé. Soit il prêchait le faux pour savoir le vrai, et ça marchait sans doute très bien avec de nombreuses personnes qui devaient du coup tout lui dire, se sentant transparentes sous son regard perçant. Soit il avait vraiment un pouvoir de déduction très impressionnant. Ou peut-être c’était les deux, intelligent et manipulateur, un bon cocktail pour son métier, mais ça expliquerait aussi pourquoi son frère ne pouvait pas le voir en peinture. Par contre, qu’on lui donne une belle médaille pour son hypocrisie s’il vous plait. Il parlait d’assurer la sécurité de ses proches ? Quelle ironie. Il eut un petit soupir mais sorti la dernière enveloppe contenant les photos de Shizuo décapité grossièrement et la tendit à l’informateur. On ne voyait dessus que l’uniforme de barman, mais il était tout à fait reconnaissable dans sa façon de se tenir.

« Il n’y a rien de plus. Par contre, justement, je pense que ça n’a rien à voir avec mon métier… Parce que ça touche à peu près à tout ce que j’ai dans ma vie « personnelle », mon chez moi, mon ordinateur, mon chat, mon frère. Je pense que c’est « Kasuka » la cible et non « Yuuhei », d’ailleurs elles me sont bien adressées à mon vrai nom, curieusement. Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer, mais ce n’est pas la première fois que ça m’arrive de me faire suivre et de recevoir des menaces comme ça, mais c’est la première fois que la personne « me connaît ». Le problème, c’est que je ne sais absolument pas qui pourrait me vouloir du mal personnellement. Ni quel pourrait être son but… Enfin si, j’ai peut-être une idée, mais… ça me semble assez absurde que quelqu’un déploit tout un stratagème pareil pour ça… Mais, m’énerver ? »

A mesure qu’il parlait cela devenait de plus en plus net dans sa tête. Il avait même l’impression très étrange que la personne qui le suivait n’était en aucun cas reliée à son métier et même pire que ça, peut-être même qu’elle l’ignorait ? Parce que sinon on lui aurait demandé une rançon, ou on lui aurait fait des menaces de divulguer des anecdotes croustillantes à son sujet par exemple. Parce que justement, c’est beaucoup plus facile d’attaquer l’acteur que d’attaquer la personne… Et plus le portrait robot se dessinait dans son esprit, moins il était capable de mettre un visage dessus. Véritablement, le seul qui aurait pu convenir à l’idée qu’il se faisait… C’était l’informateur lui-même. Mais alors là, si c’était lui, il cachait encore mieux son jeu que Kasuka le croyait capable de le faire… et là aussi, quel but ? Il aurait plutôt envoyé des photos de lui à son frère pour le provoquer, et non pas l’inverse.

Yuigadokusonmaru avait finit le lait. Il sembla hésiter un instant à aller vers Izaya, s’approcha un peu, puis se ravisa pour venir se réfugier contre les jambes de Kasuka qui se pencha pour lui flatter l’arrière du cou tendrement.

[...j'la poste mais, tu mérites pas, tu m'as bien eu. >x<]

Kasuka-kun & moi

« N'étale pas tes entrailles pour que les corbeaux s'en repaissent. »
Proverbe siamois

CRÉDIT - CSS

Enfin! La voilà la dernière enveloppe -enfin à l'instant présent- contenant certainement le genre de menaces qui a surement fait se déplacer l'idole des petits comme des grands. Et mazette! Quel menace! L'informateur ne put s'empêcher de lâcher un ricanement sarcastique:

-Quel travail d'amateur...!

Oh oui il avait vu bien pire que cela et avait lui-même fait bien mieux, un vrai travail de pro s'il devait se comparer à cette photo. Mais il fallait avouer que c'était particulièrement amusant; voir à la fois son ennemi version "barman sans tête" et la qualité des plus déplorable du travail apportait un peu de divertissement à sa journée qui avait été très chargé. Cependant mal ou bien fait il avait effectivement visé la bonne personne et cela ne signifiait rien. Ne jamais croire que cela élimine les pros de l'informatique. Cela aurait même plus facile pour le brun si cela avait été fait de manière plus propre car un pro aura toujours deux solutions mais le débutant, lui, ne pourra jamais se faire passer pour un pro. L'informateur remit donc la photo dans son enveloppe en écoutant soigneusement les paroles du frère cadet Heiwajima. C'est vrai il était malin pourtant ce n'était pas suffisant, il avait conclu trop rapidement comme l'aurait voulu justement son harceleur, ne pas éliminé trop vite toutes les possibilités, pourquoi séparer ce que l'on peut reliés? Ne voyait-il pas qu'il s'était justement engagés dans un chemin confus? Peut-être était-ce effectivement le cas cependant rien n'était moins sûr. Après tout pourquoi arrivait-il facilement à berner la police, les détectives? Engager sur une fausse piste...et c'était parfois si évident que s'en était risible. Ne jamais succomber à ce qui parait au premier abord logique car c'est là-dessus que nos agresseurs jouent, ils peuvent se faire passer pour n'importe qui et s'en prendre à n'importe quoi. Il suffit de payer les bonnes personnes pour se renseigner sur ce que l'on cherche à savoir et le tour est jouer. D'ailleurs c'était-on renseigner à lui récemment sur le compte de la star ou plutôt sur la vie de l'acteur? Bonne question...il allait avoir des dossiers à bousculer, il le sentait. Aaaah parfois les humains étaient particulièrement naïfs s'ils croyaient qu'on ne sait rien de leur vie. Les fans peuvent aller très loin pour avoir ne serait-ce qu'un peu d’intérêt de la part de leur idole. Et si certains signes positifs comme des lettres, des présences répétitives, des appels du regard constant ne sont pas captés alors il se peut que cela ait virer sur un autre plan. Si on ne peut pas attirer l'attention de son idole, attirons l'attention de la personne. Si on ne peut attirer l'attention de son idole d'une bonne façon, faisons le d'une manière moins saine.

-Ne balayons pas trop rapidement toute les possibilités voulez-vous? Vous m'envoyez désolé de vous demander un travail aussi astronomique mais il me faudrait tout le courrier que vos fans vous envoient, les appels que vos agents reçoivent pour vous contacter, ainsi que les noms des personnes qui assistent à vos représentations. Nous cherchons des noms de personnes qui reviennent fréquemment dans tout ce qui vous concerne. Pour le reste je m'en occupe je vous tiendrais au courant de mon avancement. Je souhaiterais aussi que vous teniez une sorte de journal pour me décrire la moindre choses qui vous paraitrait suspectes ou que vous n'auriez pas faites avec vos fans. Dans trois jours il me faudra le récupérer dans la plus grande discrétion vous n'aurez qu'à m'envoyer la personne pour lequel votre confiance est sans limite et dont vous êtes sûr qu'il ne peut être le coupable...et comme je m'en doute cela ne peut être que votre chat....ou votre frère...

A cette pensée, Orihara manqua de soupirer imaginant déjà le barman; petit un: piquer sa crise parce que Kasuka lui demande de donner un colis à son pire ennemi et il n'aime pas ça, pas ça du tout! Petit deux: grommeler tout le long du chemin et perdre du temps en se défoulant sur quelques personnes et choses qui trainent sur son chemin. Petit trois: faire voltiger sa magnifique porte contre sa baie vitrée, déranger un canapé ou deux puis le saisir par le col de sa chemise et le soulever dans les airs tout en pestant contre lui et lui ordonnant des explications....haha, oh non ce n'était pas une bonne idée mais c'était malheureusement nécessaire.

-Nous ne pouvons prendre le risque d'envoyer un de vos agents et comme vous devez le savoir Shizu...o étant une connaissance on ne soupçonnera rien...mais éviter de lui révéler cette affaire et recommander lui tout de même de ne pas tout saccager en arrivant, hum. Puis, dans les jours suivant vous recevrez quelque chose de ma part, des instructions qui pourront nous révélez le coupable enfin nous réglerons mes honoraires lorsque votre emploi du temps vous le permettra et que cette fâcheuse histoire ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

[Hrp: Eh oui, ENFIN, il est là \o/ mon inspiration est revenu 8D Je corrigerais les fautes plus tard~]

Des fois on est dans une situation tellement irréaliste qu’on se demande : comment en est-on arrivés là ? Un Heiwajima qui demande de l’aide à Izaya Orihara… C’était assez bizarre pour le brun, mais il avait encore plus envie de sortir de son souci alors il devait passer au dessus de ça et essayer de faire un peu confiance au brun au sourire presque insupportable qui lui faisait face. Le lait et la présence de Yuiga rendait tout ça un peu plus supportable, il avait un peu moins l’impression de flotter dans l’absurde, et ne se sentait qu’un tout petit peu cotonneux

Le visage de Kasuka n’avait pas bougé d’un millimètre. Il écoutait, calmement, le jugement porté sur la fameuse déchirure. Travail d’amateur ? Pas étonnant, c’était déchiré grossièrement. L’auteur de la provocation se fichait très certainement de l’apparence qu’aurait son « petit cadeau », l’important pour lui était sans doute plus le message que l’esthétique du message. Mais il laissait faire l’informateur. Après tout, celui-ci savait très certainement ce qu’il faisait. Il avait repris Yuiga sur ses genoux pour une séance de caresses tout en écoutant le brun enchaîner… Tout le courrier de ses fans ? A quoi cela pourrait-il bien servir ? Il mettrait certainement plusieurs jours à tout lire… Surtout s’il voulait celui de la maison et celui du travail… L’acteur lui-même n’était plus capable de toutes les lires et comme dans toutes les agences, quelqu’un se chargeait de lui transmettre les messages quand il y en avait. Ah oui. C’est vrai que ce système pouvait créer des failles… S’il n’avait pas ouvert lui-même les éventuelles lettres de son harceleur, il était possible qu’on n’ait pas voulu les lui transmettre pour ne pas l’effrayer et pour qu’il reste concentré sur son boulot.

Alala… La sensation de coton s’étendait de ses jambes à sa tête à présent. Vivement que ça se finisse… Mais si Izaya avait besoin d’autant de trucs personnels, il se demandait si ce n’était pas mieux de trouver des photos de lui sous la douche sur le net finalement. Les noms des gens qui assistent à ses représentations ? Comment pourrait-il avoir ce genre d’informations ? Ça ne serait pas à l’informateur de trouver ça tout seul avec son ordinateur en hackant les sites d’achat de billets des plateaux télés, studio etc … ? L’acteur était certain que c’était des informations confidentielles qui ne lui seraient pas révélées, même à lui. Pour le journal okay, mais il était à peu près sûr que ça n’avait rien à voir avec ses fans… Mais bon il pouvait bien le faire ça, surtout que des choses bizarres il lui en arrivait pas mal à vrai dire.

Par contre la dernière partie ? Kasuka faillit s’étouffer avec la gorgée de lait qu’il venait d’avaler. Pardon ? Lui envoyer son frère ? Mais il ne se doutait de rien cet Izaya ! Comme si Kasuka allait envoyer son frère voir ce type qui l’insupportait au plus haut point depuis la première fois que leur regards se sont croisés ? C’était un bon moyen de détruire la ville et de les envoyer à l’hôpital…Bref vraiment pas une bonne idée. Au pire il viendrait le lui donner en personne comme là… mais envoyer son frère ? Non.

« Vous avez l’air de savoir ce que vous faites, mais pas sûr que tout me convienne… Vous transmettre mon courrier ce n’est pas un problème, même si bon, ça ne me plait pas trop. Pour le journal, pas de problèmes non plus. Mais je n’ai aucun moyen de savoir qui vient à mes représentation à part quand je les connais personnellement… donc pour ça il faudra vous débrouiller... Et pour mon frère ? C’était une blague n’est-ce pas ? Je pense que c’est vraiment une très mauvaise idée. Je ne comptais pas lui parler de tout ça et en plus l’envoyer ici… enfin, il risque de très mal réagir. Je viendrais moi-même au pire. Je sais faire en sorte qu’on ne me reconnaisse pas. »

Mais oui, une petite jupe plissée, une perruque, des lunettes et un petit train d’eye liner et il était une parfaite petite school girl qui rentre du lycée du coin. Bon par contre il devrait se changer dans les toilettes publiques vu qu’il y avait encore ces saletés de caméras chez lui. Ah oui tiens, les caméras.

« Au fait… ? Comment je fais pour les caméras ? C’est ça qui m’agace le plus je dois dire… »

C’est sûr qu’après niveau sécurité, il ne pensait pas que la personne veuille vraiment s’en prendre à lui mais bon, ou peut-être à Yuiga ce qui était terrible à ses yeux, mais vu qu’il ne lâchait plus sa boule de poil d’une trace de patte… La sensation s'était étendue, il avait l'impression d'être entièrement fait de coton. Arriverait-il à se relever pour rentrer chez lui après ça ? Il pourrait plutôt aller chez son frère, envie de le voir, soudainement. C'était peut-être de parler de lui...

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