Tu la vois, au loin, tu l'admires, tu ne t'en lasseras jamais. Voir ses cheveux blonds comme le blé briller et voler au vent, rependant cette légère odeur de sucré dans l'air, sa peau de pêche, toujours rosée ou rougie au niveau de ses joues et qui virent parfois au cramoisie, oui, Alice et belle, Alice est Alice. Douce Alice, belle Alice, tu recréais à toi seule un paradis. Quand on te regarde, c'est comme si plus rien autour de nous n'existait. Tu attires l'attention, tu la captes comme un aimant, on ne peut pas dire que ce soit toujours en ta faveur, mais tu es loin d'être invisible. Mais cette chose chez toi est effrayante. Tes yeux. Un bain de sang, un vrai, un pur, comme si une mare sanglante s'était faite aspirée dedans et y était restée. C'est effrayant, apeurant, alors tu les cache. Tu les mets sous ta frange, y vois-tu quelque chose, au moins ? Peut-être pas... Tu ne sais pas pourquoi tu as des yeux rouges, surtout que tu es loin d'être albinos. Dieu est un enquiquineur, sérieusement, avoir fait 'don' de ça, de cette chose immonde, à une fille d'une beauté pareille, c'est cruel. Mais ce n'est pas tout le temps comme ça. Au naturel, tu as les yeux noirs. Noirs comme la nuit, noirs comme les ténèbres, et parfois, un changement inattendu se produit, puisqu'ils changent de couleur. Personne ne peut le prédire, même pas toi. Et puis, tu es petite, tu es mince, le net' dit que tu mesures un mètre soixante pour cinquante kilos, tu es vraiment petite, dis-moi. Tu as une poitrine dans la norme, des jambes longues et tes doigts sont tellement fins et longs qu'ils sont capables de nous jouer de merveilleuses mélodies qui nous plaisent tant.

Et ça sourit, et ça sourit, encore et encore. C'est fatiguant, de jouer en permanence, de faire semblant qu'on nage dans le bonheur. La comédie est juste un moyen de fuir, lorsque l'on veut oublier, c'est une issue qui nous parait tellement facile, mais pourquoi ? Pourquoi prend-t-on toujours cette solution qui au final se retourne contre nous ? Nul ne le sait. Oui, je fais partis de ces personnes là. De ces personnes pitoyables qui ont osé choisir la simplicité. Et je le regrette à chaque seconde, minutes et heures de ma vie. Je déteste ce que je suis, qui j'étais et probablement qui je serais. Mes yeux... J'aurais préféré naître aveugle. Il cache un secret, une chose que personne ne doit savoir, une chose qui me ferait passer pour une folle. Folle ? Mais ne le suis-je pas déjà ? Peut-être, ça se pourrait bien... Tout les secrets sont fais pour être brisé. Je ne le briserais pas, celui-là. Comment expliquer à quelqu'un cette particularité qui me permet de tout savoir ? Je n'en sais rien, mais c'est tellement... Ouais, flippant. L'analyse, il y en a qui s'amuse à la pratiquer sur des êtres vivants pour récolter une ou plusieurs informations, n'est-ce pas ? Moi, je n'ai pas besoin de ça. Dès que mes yeux passent aux rouges, à cette couleur que je hais maintenant, et bien un simple regard suffit à me faire savoir votre vie dans les moindres détails. Ou presque, je ne suis pas médium. Je suis incapable de mettre une identité sur ces personnes. Mais je comprends la manière de pensée, les goûts, la trame du passé, l'état civil et familial actuel, plein de petites choses qui forment un tout. Je hais ça. Parce que je sais la vérité, je sais tout ce que les gens cachent alors qu'eux ne peuvent pas savoir ce que je cache. C'est tellement... Frustrant. Oui. Tellement, que je me suis mise à tout rejeter. En bloc. Les humains, les principes, la raison, le pardon, la justice, tout. Je reste seule dans ma bulle et ça me va. Ou du moins, c'est ce que je m'efforce de croire. On est jamais bien lorsqu'on est seul. Ce n'est qu'une illusion. Les petites choses qu'on aime ne nous le ferons oublié qu'un court instant. Pour ma part, ces petites choses sont les livres, la nourriture sucrée, la musique et les arts en tout genres, bien que je me refuse de toucher à ces deux là. Pourquoi ? ... Trop long à expliquer. Et puis pas envie. Et puis merde, ça vous regarde pas... Ah ouais, je suis un tantinet chelou sur les bords. Du genre m'écraser à plat ventre sur le sol et crier haut et fort " MAIS BORDEL QUI A FOUTU UN SOL ICI ?!? " 'fin tout en finesse quoi. Et puis je suis un peu - carrément - maladroite, j'ai pas la moindre once de sens de l'orientation et alors si vous me foutez dans une cuisine, bonjour Tchernobyl. Au début, lorsqu'on me rencontre, on voit celle que tout le monde voit. La gentille petite fille un peu niaise sur les bords mais pas méchante. Je sais pas si vous arriverez à voir ce qu'il y a en dessous de tout ça - et si c'est le cas et ben j'vous souhaite bonne chance - mais j'serais déjà beaucoup plus décontractée, fofolle et surtout j'hésiterais pas une seconde à vous foutre mon poing dans la gueule ou a vous clacher. Ca, c'est dit. M'enfin, faudrait un miracle pour que j'm énerve, déjà. Et puis j'aime pas les trucs épicés. C'est... Ben épicé, quoi. Et pis les trucs gords, aussi. Et puis j'ai la trouille des éclairs. Et des petits espaces. Et... Et... Et de pleins d'autres choses mais ce serait trop long à dire et j'ai faim alors tchao.

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