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Tu vas la payer ta putain de facture ... Non mais, t'as pas compris qu'on s'en tape grave de ta vie sentimentale ? Tout ce qu'on te demande c'est de payer, regarde mes lèvres : pay-er. C'pas compliqué, si ? Tu ouvres ton carnet de chèques, tu écris dedans et tu le donnes. Sérieux, on va pas y passer la journée. Comment ça ta femme t'as tout pris ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Dis plutôt que t'as tout dépensé dans un truc de jeux ou même chez des péripatéticiennes pour faire dans le politiquement correct. Maiiiis on s'en tape de tes enfants ... Bouge-toi le derche non de Dieu ! Shizuo écrasa sa clope sur le sol. Il était quelle heure ? Vingt-deux heures ? On se foutait de sa gueule là. Il avait dix fois mieux à faire que d'écouter les jérémiades d'un écervelé. A quoi ça sert de se faire des dettes si on les paye pas ? Grr, qu'est-ce que ça pouvait l'énerver ... Surtout quand on versait dans le pathétique à l'extrême. La seule chose capable d'apitoyer le grand Shizuo Heiwajima, ce serait un couple de chatons écrasé par un trente-six tonnes. Le spectacle serait déjà beaucoup plus triste que ce à quoi il assistait généralement, c'est-à-dire, un concert d'excuses bidons, de promesses bancales et de larmes. Et encore, même une boîte de chatons, ça lui ferait quasiment rien. Parce que bon, lui et les animaux n'ont jamais été de grands amis. Y'a que la boule de poils de Kasuka qu'il tolérait dans son espace vitale et encore ... C'était plus pour faire plaisir à son frangin qu'autre chose.

Donne ce fucking chèque qu'on en finisse ... Il m'est impossible de retransmettre toute la chianteur astronomique de la scène. Vraiment, même avec tous les procédés stylistiques de notre très chère littérature, décrire cette scène efficacement en faisant ressentir au lecteur la chiasse puissance dix qu'était cette situation relève de l'exploit. Pff, Tom était un collecteur de dettes, pas un gars des Restos du Cœur, qu'on arrête de lui parler de ses problèmes. Et là, ce fut le drame. Le monsieur eu la merveilleuse idée de se mettre à genoux devant Shizuo lui agrippant les mollets pour le supplier. Attends, c'est une vanne ? Y'a une caméra planquée quelque part ? Au vu de la tête que tirait le blondinet, que l'on pourrait décrire par si-tu-t'enlèves-pas-dans-deux-secondes-tu-finis-encastré-dans-le-macadam, Tom calma le jeu en forçant son body-gard à quitter les lieux du crime avant que justement, ça en devienne réellement un. Finir aussi tard pour ça. Y'avait de quoi péter un câble non ? Shizuo aimait son travail, ce n'était pas un problème ... Pour une fois qu'il avait un emploi un peu près stable, il n'allait pas s'en plaindre. Mais tous ces gens pourris jusqu'à la moelle à cause de l'argent, ça lui donnait envie de tout démolir. Promesse pour plus tard : ne jamais avoir beaucoup d'argent, ça fait tourner les têtes. Que son frère devienne ainsi, vivant largement au dessus de ses moyens jusqu'à avoir le haut du crâne enfoui sous les dettes, et Shizuo aurait vite fait de le remettre sur le droit chemin, je peux vous le garantir.

Soupir. C'est pas tout ça mais il aimerait bien rentrer chez lui maintenant. Histoire de se calmer premièrement et ... Bah de se calmer aussi parce qu'il en avait plein le cul là, passez-moi l'expression. Tom lui proposa gentiment d'aller manger ensemble, ce à quoi, le blondinet répondit par la négative. Il était gentil son employeur ... Trop gentil même. Mais dans ce cas-ci, le body-gard préférait largement retourner chez lui. Donc, après une petite marche, il déboula sur l'avenue principale où il se sépara de son ami. Alala, toutes ces couleurs, ce monde, cette populace, lui donnerait presque envie ... D'éclater un distributeur. Ce qu'il ne fit pas, bien évidemment. Il préféra opter pour la solution clope, ça le détendait presque autant, les inconvénients de la police pour dégradation de l'espace public en moins. Il continua donc sa route jusqu’à à arriver à un espèce de petit parc glauque. D'ordinaire, il y avait souvent une armée de jeunes brandissant des barres de fer, l'attendant de pied ferme pour en découdre. Ce soir-là semblait être un bon soir, puisque personne ne l'attendait. Alléluia ! Enfin, une bonne nouvelle ! Bon, il ne fallait pas se réjouir trop non plus ... Puisque qu'une forme indistincte se posa à quelques centimètres de lui. Il resta stoïque, bien qu'intérieurement, il se préparait à à faire face à l'éventreur ou une autre bizarrerie qui sévissait dans Ikebukuro. Eh bien non, perdu, il avait le droit à une folle hystérique ... Youpi. Quel fantastique tirage. Il la fixa sans piper un mot, l'air complètement indifférent. Après tout, il était habitué à ce qu'on le pointe comme un monstre de foire. Remontant ses lunettes de soleil, écrasant sa trentième cigarettes de sa journée, il répondit acerbe.

« Et ? Rentre chez toi, il se fait tard. Avec toutes les choses qui se produisent en ce moment ... »

Puis il continua son chemin, sans prêter attention à cette fille. Ben oui, 'fallait pas compter sur Shizuo pour être très coopératif ...

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Maieuh ... Tu veux pas retourner jouer à la poupée avec les gamines de ton âge ? J'sais pas moi ... Tu pourrais t'amuser à te maquiller comme une grande avec des talons de la taille d'échasses et pouffant sottement devant un poster de Justin Bieber comme toute adolescente pré-pubère exécrable qui se respecte ... Ah, les jeunes d'aujourd'hui. Non seulement, ils ont des goûts tout à fait discutables mais en plus, il faut qu'ils fassent chier les vieux ! Soit, soit, soit. On ne va pas commencer à démolir la voie publique pour si peu, n'est-ce pas Shizuo ? Le blond partit d'abord sur son jutsu ultime : l'ignoration, aiyaaah ! Ouais, c'est une technique ancestrale au nom improbable. Alala, chère langue française, je t'aime. Donc, notre blondinet continua tranquillement son chemin, ignorant superbement la furie derrière lui. Wooh, il voulait rentrer chez lui ce brave gars, comprenez-le. Il se faisait tard, la pire racaille n'allait pas tarder à sortir dans les rues en se mettant en tête de lui poutrer la tronche s'il le croisait, en gros, Shizuo voulait s'enfermer chez lui le plus rapidement possible pour ne pas avoir à péter un câble en cas de conflit. Objectif tout à fait louable pour notre hippy des temps moderne. La violence, c'est mal, gros. Autant choisir la fuite, c'est beaucoup plus facile. Et puis, peut-être qu'avec un peu de chance, il battrait son record de six jours sans baston. Arck, il avait fixé la barre vraiment trop haute. Sérieux quoi. Six jours sans se battre ... Il n'avait aucune idée de comment ce miracle avait pu se produire mais s'il pouvait réitérer l'exploit, il ne serait pas contre. Roo, et puis, le baby-sitting n'avait jamais été son fort. Supporter une gonzesse en puberté le gonflait déjà rien qu'à y penser. Parce que bon, pour lui, la fille derrière lui avait 18 ans à tout casser.

... Enfin, elle n'était plus vraiment sur derrière lui, là, mais plutôt accrochée à son dos. Un peu comme les kangourous mais version dorsale quoi. Évidemment, Shizuo n'apprécia guère cette ... Technique de saute-mouton bizarroïde. Déjà qu'il n'aimait pas qu'on le touche alors ne parlons même pas du cas où vous vous accrochez à lui. Bon, bon, bon, que faire ? Ce n'est pas les options qui manquaient ... Disons que les options qui incluaient la sauvegarde de la cible, elles, étaient aussi rares qu'un pingouin xylophoniste chantant Père Jacques à capella. Après tout, le blond pouvait ruer comme un cheval au Far West, il pouvait se frotter à un mur comme Balou dans le Livre de la Jungle – solution très classe, je vous l'accorde - , où il pouvait se jeter par terre dos en premier tel un valeureux catcheur. Mais bon, nous ne sommes pas dans une baston. Mes amis, remballez les explosions et les jolies filles, c'pas le dernier James Bond qui se joue devant nous. Quoique, imaginez l'agent Heiwajima dans son petit costume serré et ... Je m'emporte, je m'emporte.

« Je m'en fout complètement. Tire-toi de là avant que je m'énerve. »

Notre dada entama son rodéo, secouant comme un prunier la chose accrochée fermement à son dos. Diantre, c'est qu'elle qu'elle était tenace la bestiole. M'enfin, Shizuo ne mettait pas toute sa force non plus, il faut dire qu'il n'était pas en état d'énervement suffisant pour que sa force soit à son paroxysme. Mais bon, je serais elle, je me barrerais vite fait, parce que si Shizzy savait contenir parfaitement ses muscles, il ne serait pas dans la situation dans laquelle il était actuellement. Pourtant, il se figea comme une statut quand elle parla de job. Elle voulait ... L'engager ? Là, ça devenait intéressant. D'accord, il gagnait convenablement sa vie ... On va dire qu'il avait juste assez pour subsister. En revanche, quand il fallait aller un peu plus loin qu'Ikebukuo pour suivre Kasuka par exemple, eh bien, ça coinçait grave. Et jamais il ne s'abaisserait à demander un peu d'aide à son frangin, plutôt crever. Je ne dis pas que Tom ne le payait pas bien. Maiiis, puisque la plupart de sa tune passait dans les réparations de ce qu'il brisait – y compris les os des clients, herm -, un deuxième petit boulot ne serait pas de trop.

« T'es qui exactement pour avoir besoin d'un garde du corps ? Si c'est un coup fumeux parce que t'es recherchée par tel gang ou par la police, je marche pas. »

Y'a pas écrit pigeon non plus. Si c'est pour se retrouver dans une situation qui craint à mort parce que cette demoiselle se met dans les emmerdes, non merci, sans façon. De plus, le blondinet voulait se tenir le plus loin possible des gangs et de la police, les Dollars étant la seule exception puisque, de toute manière, personne ne savait qu'il en faisait partie.