Des études ? Pourquoi faire ? [ PV : Alivia Ells ]

Shizuka jura. Elle avait encore échoué.

La journée avait pourtant bien commencé : En passant devant le collège, elle avait croisé Mairu Orihara qui, tout comme elle, aimait bien poursuive Shizuo ou Kasuka Heiwajima. Cette dernière lui avait signalé un vol suspect de distributeur de boisson à Shinjuku. Shizuka l’avait remerciée et avait continué sa route : direction les distributeurs volants. Comment ça, n’était-elle pas censée aller à l’école ? Bien sur que si. Elle avait d’ailleurs encore son cartable à la main. Tous les matins, elle l’emportait pour donner le change à son père, qui n’y voyait que du feu. De toute façon, son père était bien trop absorbé par son travail à Yagiri Pharmaceutics pour se soucier des absences à répétitions invariablement signalées par la vie scolaire de ce maudit collège, ou du fait que sa fille parte en cours tout les matins avec un costume de pirate sur le dos.

Bref, plutôt que d’aller perdre son temps sur les bancs de l’école, Shizuka Yuzuhira traînait en ville toute la journée, dans l’espoir de croiser l’un des frères Heiwajima, le célèbre Orihara Izaya, une personne susceptible de l’aider à concrétiser son rêve (à savoir, devenir un pirate) ou quelqu’un d’autre potentiellement intéressant. Jusque là, elle n’avait croisé ni star de cinéma, ni informateur réputé ni navigateur célèbre, mais elle ne désespérait pas.
Son optimisme porta ses fruits, puisque instants minutes plus tard, alors qu’elle envisageait de se rendre au Sushi russe manger un morceau par dépit, elle crut apercevoir, au coin d’une rue, un bout d’uniforme de barman. Cependant, un groupe de ces abrutis de carrés jaunes passa devant l’uniforme sur pattes, et l’instant d’après, il n’y avait plus d’uniforme sur pattes.

- Merde !

Shizuka se précipita vers l’endroit où elle supposait que Shizuo Heiwajima s’était tenu quelques instants plus tôt, manquant au passage de se faire renverser par deux voitures, un camion de livraison et Simon qui, culminant à facilement deux mètres de hauteur, ne la voyait jamais arriver et manquait invariablement de lui marcher dessus. C’est sur que quand quelqu’un fait 70 centimètres de moins que vous, vous avez tendance à ne pas vraiment le remarquer. Enfin, là n’était pas le sujet.

Errant au hasard dans les rues à l’affût d’un cri suspect ou d’un bruit de métal qui s’écrase contre un mur, signes qui ne trompaient pas quand à la présence de Shizuo aux environs, Shizuka finit par atterri au parc Minami. D’ordinaire, la plupart des collégiens y trainaient après les cours. Hors, sa montre à gousset (authentique, surement en provenance d’un fameux galion espagnol du millénaire dernier) indiquait à peine 13 heures. Pas âme qui vive, donc. Enfin, pas âme qui vive … ou presque.

En y regardant de plus près, la gamine aperçut une blondinette assise sur un banc, visiblement perdue dans ses pensées ou fascinée par quelque chose que Shizuka ne voyait pas. Enfin, de toute façon, là n’était pas la question. Avec toute la discrétion que lui permettait son accoutrement, Shizuka se glissa derrière le banc où se trouvait l’inconnue, avant d’en jaillir brusquement comme un diablotin sortant de sa boîte.

- Hey, toi ! … Enfin vous. Enfin j’en sais rien ! Tu … vous … Shizuo Heiwajima serait pas passé par là ? lui demanda-t-elle, en tentant tant bien que mal de cacher derrière elle son cartable.

Elle avait encore une fois réussi. Réussi quoi ? Mais réussi sa vie pardi.
Elle avait encore une fois réussi. Réussi quoi ? Mais réussi son choix voyons.
Elle avait encore une fois réussi. Réussi quoi ? Mais réussi ce qu'elle devait réussir.

SuperAlivia. Voilà comment on devait la nommer désormais. Elle était forte, elle avait vaincu. Mais ce n'était pas encore assez. Car bientôt, SuperAlivia évoluerait en HyperAlivia. Tout comme un InterMarché évolue en HyperMarché. Et oui. Elle l'avait décidé. Car oui, Alivia était fière d'elle. Elle venait d'accomplir un grand exploit. Elle avait enfin réussis à lire le nom de « Justin Beber » dans son MP4. Quoi ? Écoutait-elle ceci ? Bien sûr que non, elle l'avait lu pour supprimer le clash le concernant. Après tout, rien que cette appellation faisait beuger son « arme ».

Et en plus de ça, elle avait fait de la place. Elle avait pu mettre Stripped de Depeche Mode … Chanté par Rammstein, bien entendu. Quoi ? Que faisait une demoiselle au japon avec de la musique Allemande dans les oreilles ? Pourquoi diable n'écoutait-elle pas de YUI ou bien de l'Arc-eni-ciel ou bien du Orange Range ? Parce qu'elle était canadienne. Et qu'une canadienne, c'est libre. Elle pouvait utiliser un caribou comme voiture : qui s'en intéresserait ? Pas les infos en tout cas, ils étaient bien plus occupés avec leur One Direction de merde plutôt qu'autre chose. Quoi ? Zayn avait laissé pousser ses cheveux de 0,0000001 mini-mètres ? MAIS C'EST ÉNORME.

Alors diablerie, que l'on lâche cette pauvre enfant. Elle n'avait rien fait et ce faisait martyriser les oreilles par des musiques bien trop douce, mignonne et « kawai desu nee » à son goût. Le Japon pouvait être bien beau, il n'empêche que ses musiques n'équivalent pas Iron Maiden, Nirvana, Linkin Park, Green Day, Rammstein, Oomph, Eluveitie, Korpiklani, Depeche Mode ou bien même Metallica. Les inimitables, les imbattables. Les uniques. Les Dieux quoi.

Alors oui, elle avait mis le son à pleine puissance. Alors oui, elle faisait chier son monde avec du Rammstein bien trop fort pour son casque. Parce que oui : elle aimait faire ça. Le faîtes de voir tout les gens fuir autour d'elle à cause du son. Parce qu'ils n'ont aucun goûts. Parce qu'ils ne savent pas ce que veut dire « chanter bien » et connaissent par cœur la définition de « chanter faux ». Alors elle l'avait fait. Ce petit plaisir unique qui était de faire fuir les gens.

Alors elle s'était retrouvé là. Seule. Dans un parc, entouré d'arbre, d'herbe, de cailloux, et d'eaux. Elle est pas belle la vie ? Qui sait, peut-être que la prochaine saison de l'Amour est dans le pré sera tourné ici ? Après tout, c'est chic comme endroit. Les bancs, le soleil, la faune, la flore ... Tiens, un des banc venait d'être pris par cette jeune Canadienne. Elle avait bien entendu baissé le son si doux de son casque et changer la musique. « Mister Jack » de System of A Down prenait désormais place dans les écouteurs, laissant planés près de ses oreilles une douce mélodie rythmique.

Et un éclair jaune passa. Ou du moins, quelqu'un habillé en jaune passa. Ou quelqu'un avec une coupe de cheveux jaune passa ? ÔH ! Ça devait-être le barman, ce Shizuo. Il faisait du sport ? Voilà donc d'où venait sa force surhumaine.

Elle reposa sa tête contre le vois dont était le banc et chantonnant doucement les paroles qui étaient prononcés dans la musique. C'était calme, rythmé et bien fait. Tout ce qu'elle aimait. Tout ce que le monde avait besoin pour monter au peuple les véritables goûts musicaux que devaient avoir ce monde. Parce que le Tokyo Hotel : c'est démodé.

Et quelqu'un vient l'abordé. Comme ça, comme si de rien n'était. Elle lève la tête et la regarde. Baissant le son de sa musique avec sa main droite et enlevant son casque avec la main gauche. Que voulait-elle ? Elle avait juste entendu le mots « Shizuo » dans sa phrase.

Tu pointes alors du doigt par où tu l'as vu aller. Tu souris doucement. Jolie demoiselle que voit là, sûrement pleine d'avenir. Mais un détail te chiffonne, que fait-elle ici ? N'avait-elle point cours ?

« Il a du passer par là, où du moins, il a couru par là. Au faîtes, excuse moi de te poser cette question mais … Tu ne devrais pas être au collège ou quelque part comme ça ? Enfin, c'est juste que c'est rare de voir des … Jeunes personnes se promenaient seules à cette heure en cherchant Shizuo. »

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